Prix Nobel 2020 de médecine.
- ALPHA EVOLU
- 12 oct. 2020
- 3 min de lecture
Harvey J. Alter, Michael Houghton et Charles M. Rice sont les trois chercheurs récompensés par le comité Nobel 2020 pour la découverte du virus de l’hepatite C.
Ce lundi 5 octobre, le britannique Michael Houghton, les américains Havre J. Alter et Charles M. Rice ont reçu conjointement le prix Nobel de médecine ou de physiologie pour la découverte du virus de l’hépatite C.
Récompensés pour leur « contribution décisive » à la lutte de cette hépatite, maladie infectieuse causée par le virus du même nom, considérée comme « un problème de santé mondial majeur, qui provoque la cirrhose et le cancer du foie » a déclaré le jury Nobel le matin de l’annonce.
En effet, selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), l’hépatite C cause 400 000 décès chaque année sur la planète et on estime environ 71 millions d’individus sont porteurs chronique de cette infection virale.
L’hépatite C est une maladie infectieuse du foie causée par le virus du même nom (VHC : virus de l’hépatite C) qui provoque une inflammation. Le virus VHC se transmet par le sang. « Les modes d’infection les plus courants passent par l’exposition à de petites quantités de ce liquide, notamment lors de la consommation de drogues injectables, de pratiques d’injection à risque, de soins de santé à risque, de la transfusion de sang et de produits sanguins n’ayant pas fait l’objet d’un dépistage ou de pratiques sexuelles entraînement une exposition au sang, précise l’OMS.
Leur contribution : une « réalisation historique »
Rappelons avant les travaux de ces trois virologistes, seuls deux virus de l’hépatite étaient connus : l’hépatite A et l’hépatite B. Mais de nombreuses infections mystérieuses restaient sans explications. A la fin des années 1970, explique le jury, Harvey Alter avait identifié un virus inconnu qui provoquait la maladie chronique de l’hépatite, une inflammation du foie qui n’était, ni l’hépatite A, ni l’hépatite B. Puis, en 1989, Michael Houghton et son équipe furent crédités pour avoir réussi à isoler et identifier ce nouveau virus, l’hépatite C. Charles Rice a le mérite d’avoir décortiqué pendant de longues années la façon dont le virus se répliquait et confirmé que c’est bien ce nouveau virus qui causait l’hépatite chez de nombreux patients. Des travaux qui conduit à l’émergence d’un nouveau traitement révolutionnaire au tournant des années 2010, le sofosbuvir. Leur travail « est une réalisation historique dans notre lutte continue contre les infections virales », a souligné Gunilla Karlsson Hedestam, membre de l’assemblée Nobel, qui décerne le prix. Grâce à cette découverte, la maladie « peut maintenant être soignée, ce qui fait naître l’espoir d’éradiquer le virus de l’hépatite C » rappelle le comité Nobel. Une maladie qui reste encore un enjeu international de santé publique.
Premier prix lié à un virus depuis 2008
Ce Nobel est le premier directement lié à un virus depuis celui de 2008, qui avait récompensé les découvreurs Français du Sida, Luc Montagnier et sa collègue Françoise Barré-Sinoussi, et un pionnier du papillomavirus, l’Allemand Harald Zur Hausen.
Depuis un premier prix de chimie décerné à deux virologues en 1946, ce Nobel vient s’ajouter aux prix directement ou indirectement liés à des travaux sur les virus, selon l’ancien secrétaire de l’Académie suédoise des sciences, Erling Norrby.
Harvey J. Alter est un virologue américain âgé de 85 ans, ce qui fait de lui un des lauréats les plus âgés du prix Nobel de médecine (l’âge record étant de 87 ans). Il est actuellement affilié au National Institutes of Health dans le Maryland aux Etats-Unis. Son compatriote Charles M. Rice, aussi virologue enseigne la virologie à l’université Rockefeller. Michael Houghton, quant à lui, est un médecin britannique de 70 ans. Il enseigne lui aussi la virologie à l’université d’Alberta, au Canada, où il dirige l’institut Li Ka Shing Applied of Virology.
Rappelons qu’en 2019, le Nobel de médecine avait récompensé les Américains William Kaelin et Gregg Semenza, et le britannique Peter Ratcliffe pour leurs travaux sur l’adaptation des cellules aux niveaux variables d’oxygène dans le corps ouvrant des perspectives dans le traitement du cancer et de l’anémie.
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